Des cerveaux pour rendre nos usines intelligentes

Dans la RMR de Montréal, on estime ainsi que 70 % des 321 600 emplois à pourvoir dans le secteur manufacturier entre 2015 et 2019 serviront à combler les départs à la retraite des travailleurs de la génération du baby-boom. Des départs qui compliqueront certainement le transfert de connaissances nécessaire… d’autant plus que l’on parle de postes aux tâches de plus en plus complexes !

Au lieu de travailleurs moins spécialisés et assignés à des tâches répétitives, les entreprises du secteur devront de plus en plus compter sur des employés au savoir-faire pointu, qui devront trouver des solutions innovantes à des problèmes nouveaux, complexes et hautement technologiques.

Cette main-d’œuvre 4.0 est issue des domaines de l’infonuagique, de la robotique, de l’intelligence artificielle, de l’Internet des objets… et on se les arrache !

Qui plus est, à cette vive concurrence pour attirer les meilleurs talents s’ajoute une rareté de main-d’œuvre liée au vieillissement de la population.

Alors, comment les entreprises manufacturières québécoises sauront-elles surmonter ces défis ?

Brassage d’idées
Mener une réflexion collective sur l’enjeu de la main-d’œuvre dans le manufacturier, c’était l’objectif d’un atelier organisé dans le cadre du forum sur le manufacturier innovant — un événement qui clôturait la tournée québécoise d’Investissement Québec — le 7 avril dernier. Plus d’une cinquantaine d’acteurs de l’industrie, des secteurs privé, public et associatif, ont répondu à l’appel.

Tout au long de cette matinée riche en échanges, les participants ont été invités à présenter des pistes de solutions pour permettre au secteur manufacturier d’adapter ses pratiques de recrutement, de rétention des employés et sa culture d’entreprise aux exigences de cette main-d’œuvre 4.0.

L’emploi manufacturier, version XXIe siècle
C’est un fait : pour réussir dans un écosystème d’affaires de plus en plus concurrentiel et mondialisé, les entreprises manufacturières doivent emboîter le pas des technologies. L’automatisation est une nécessité.

Or, pour négocier ce virage, il faudra moins d’ouvriers « sur la chaîne de montage » et plus de spécialistes en mesure de concevoir, d’opérer, de réparer ou de programmer de l’équipement de pointe. Des spécialistes qui devront non seulement mettre en œuvre leurs compétences techniques, mais qui devront également assurer une collaboration accrue entre experts de domaines différents, qui sauront aborder l’automatisation sous les angles de la productivité et de l’efficacité.

Ce faisant, d’ici 2025, on estime que 75 % de la main-d’œuvre du secteur détiendra un diplôme d’études postsecondaires, et la demande de travailleurs formés aux 2e et 3e cycles universitaires est en croissance.

En matière de ressources humaines, cette industrie habituée à gérer une force de travail… devra désormais gérer une intelligence d’affaires.

Demain, la PME manufacturière qui fabrique des tablettes de supermarché ira puiser ses « perles rares » dans le même bassin que les boîtes technos les plus en vue.

« Il faut changer nos paradigmes, a-t-on entendu lors de l’atelier. Pourquoi ne pas s’inspirer des start-up qui brisent la structure hiérarchique : de l’écoute, de la flexibilité, du skateboard dans le bureau, bref, du nouveau et du frais dans nos façons de faire ! »

La grande séduction
Afin d’attirer chez elles les talents, les entreprises manufacturières doivent donc procéder à une vaste opération de séduction. À commencer par le recrutement. « On doit mettre de l’émotion dans nos offres d’emploi », a lancé un participant, en soutenant que la génération du millénaire s’attend à être séduite par les postes offerts, attirée par la marque-employeur.

Et une fois l’employé recruté, il faut bien lui donner des raisons de rester ! Au cours de l’atelier, plusieurs idées chères à la nouvelle génération de travailleurs, et encore une fois inspirées des start-up, ont été évoquées : des efforts pour favoriser la conciliation travail-famille (télétravail, horaires flexibles), des cheminements de carrière moins linéaires, une culture d’entreprise qui mise sur la collaboration, sur le travail d’équipe et sur le sens de l’initiative (intrapreneuriat).

Oui, les défis du secteur manufacturier en matière de main-d’œuvre sont grands, mais on a néanmoins senti au cours de cet atelier une belle énergie, un désir d’audace et de mobilisation pour que, collectivement, l’industrie se donne les moyens de se réinventer.

source: Chambre de commerce du Montréal Métropolitain via le journal LES AFFAIRES 

 

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