Mega Brands, la preuve irréfutable que la réindustrialisation est possible, confirme Deloitte

Au récent déjeuner du GATE le 2 juin dernier, devant une foule record cette année, nous avons assisté à  90 minutes bien sonnées nous prouvant hors de tout doute raisonnable que la réindustrialisation est un phénomène non seulement possible pour nos manufacturiers, mais aussi « rentable »!

D’entrée de jeu, le stratège d’affaires de Deloitte, Antoine Audy-Julien, qui sillonne le Québec depuis 2015, mais cette fois avec la tournée « Le Point sur le Québec manufacturier », nous explique les défis et les occasions pour assurer le compétitivité des entreprises manufacturières. Mais encore plus, il était question de « réindustrialisation » i.e. différents moyens comme le retour de la fabrication chez nous et la participation comme fournisseur-fabricant pour des investisseurs étrangers, de plus en plus nombreux à s’installer au Québec.  Ce rapatriement de la production est rendu possible grâce à nos produits à forte valeurs ajoutée (intensité technologique), une forte demande domestique, de bons incitatifs gouvernementaux et notre situation en rapport avec l’utilisation de l’automatisation défiant ainsi une plus faible densité de main-d’oeuvre.  Monsieur Audy-Julien parle aussi de relocalisation pour défier la délocalisation, entre autres vers le Mexique ou la Chine.

« Walmart achètera pour plus de 50 milliards$ d’ici 2023 en raison des nouvelles politiques du gouvernement américain et de son président (nationalisme économique) alors les entreprises devront rapatrier leur production s’ils veulent demeurer fournisseurs de cette multinationale.  Le Canada pourra profiter de ce débordement de nationalisme en devenant un joueur important de la chaîne de valeurs, par la fabrication de différentes composantes.  Même la Chine vient de délocaliser de la production vers la Caroline du Sud en fonction de ce nationalisme américain et aussi les coûts de transport qui augmentent sans cesse.  Ils se rapprochent également de la matière première, le coton (textile-vêtements) de l’énergie et des terrains.  Et la main-d’oeuvre américaine bénéficiera de ces investissements étrangers »

 

Deloitte a de plus réalisé une étude à partir de 1,250 produits pour valider le fait que l’on peut les produire ici et à coût égal ou moindre;  de ces 1250 seuls 50 produits ont passé le test et ils sont dans les secteur suivants: machinerie et instrumentation, produits énergétiques et électriques, médicaments et équipement médical, véhicules, transports, pièces, matériaux de construction et agroalimentaire.

Suite à cette présentation, fort intéressante, la preuve en fût faite avec la présentation de M. Gilles Gravel, ing. et directeur de la R & D chez Méga Brands et quelle belle histoire que cette relocalisation de la fabrication des jouets.  Après avoir déplacé, en 1990, sa production en Chine, pour demeurer compétitive et profiter des bas coûts de main-d’oeuvre, la décision fût faite en 2008 de fermer cette usine de 6,000 employés en Chine et de rapatrier sa production au Québec. L’entreprise a été vendue par les frères Bertrand, en 2014 au géant MATTEL.

« C’est lors de la crise en 2008, les géants américains (dont Walmart) commandaient normalement longtemps à l’avance, ce qui nous donnait tout le temps nécessaire, soit au moins six semaines pour livraison de la Chine, pour honorer les commandes.  Mais comme à cette période ils commandaient plutôt à la dernière minute, toujours en raison de cette crise, ces courts temps de livraison par cargo nous causaient problèmes en y ajoutant des coûts additionnels faramineux.  En 2010, on ne pouvait plus continuer surtout avec un Costco qui commande des livraisons rapides, délais très serrés et de ce fait la gestion de la qualité se trouvait aussi affectée.  La décision fût prise de développer un réseau de sous-traitants locaux, d’automatiser, avec un plan en deux phases 2011-2012 et 2014-2018 (équipements, boites de cartons, impression, etc. etc.) et de rapatrier 80% de notre production ici. » d’ajouter Gilles Gravel.

Sans dévoiler les chiffres, disons que la production ici au Québec, à Ville St-Laurent, où on retrouve tous les départements sur un million de pieds carrés, a augmenté de 300% et qu’au final, tout coûte moins cher qu’en Chine tout en procurant de l’emploi à 6,000 personnes chez nous.  Quarante (40) nationalités de travailleurs se côtoient chaque jour dans ce petit « nations unies québécois ».  Et ce sont des entreprises d’ici qui bénéficient comme fournisseurs de « 42 M$ » d’achats de la part de Méga Brands.  

 

Mentionnons que Méga Brands est la seule entreprise au monde ayant développé le « Pad Printing » technologie selon laquelle toute les impressions jadis ajoutées sur les jouets sont maintenant intégrées dans le matériau, donc dans le moule directement servant à la fabrication, donc certainement une autre valeur ajoutée extraordinaire.

CONCLUSION:

A partir de ces 90 minutes passionnantes, l’ensemble des participants a été en mesure de constater que la réindustrialisation, que ce soit via la relocalisation ( ou du moins la diminution de la délocalisation) ou via notre participation aux investissements étrangers, l’avenir s’annonce plutôt bien pour nos manufacturiers québécois…à condition bien sûr de suivre le rythme, d’innover, de former notre main-d’oeuvre pour assurer la pérennité de nos entreprises.

BRAVO AUX CONFÉRENCIERS, passionnants et passionnés.  MERCI 

Organisateurs:

De gauche à droite;

M. Gilles Gravel, ing. Méga Brands, Antoine Audy-Julien, Deloitte, Éric Grondin, associé Deloitte, Pierre Bélanger, Pres. MRI, Josée Fortin, DG Sherbrooke Innopole et Patrick Lacroix, gestionnaire principal MRI.

 

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